Vous le savez, notre leitmotiv de départ était fondé sur la nécessité de proposer des solutions concrètes aux Français, pour insuffler un souffle progressiste en France et lutter contre la montée des extrêmes. Pour cela, nous avons décidé d’ancrer notre action dans l’étude des meilleures pratiques des Etats membres de l’Union européenne pour répondre aux priorités identifiées par les français. A titre d’exemple, prenant acte de l’érosion de la performance du système éducatif français, nous avons récemment étudié le système finlandais, le plus efficace d’Europe, pour identifier les leviers mis en place. Ou encore cet été, alors que les discussions liées à la structuration d’un gouvernement battaient leur plein, après des élections législatives hors du commun, nous nous penchions sur le système de coalition allemand, et plus largement sur le cadre de travail des parlementaires d’Outre-Rhin.
Alors, que retenir d’un an d’étude approfondie des politiques mises en place par nos voisins européens, dans un monde en complète (r)évolution ?
2024, année du grand chambardement
Il a d’abord été question d’élections dans la grande majorité des éditions de votre chère newsletter. Et cela n’a rien d’étonnant, puisque plus de la moitié de la population terrestre a été amenée à voter cette année - un record absolu !
Il est donc logique que nous assistions à une recomposition globale des pouvoirs, en France comme ailleurs. Au niveau du continent Européen, on en retient la très nette progression des extrêmes, au niveau local comme national. Il est intéressant de regarder les percées des extrêmes, de droite comme de gauche en Allemagne par exemple. Et, chez certains de nos voisins, ces séquences électorales ont été placées sous le signe de la manipulation, avérée ou suspectée, par des pouvoirs étrangers comme la Roumanie a pu en faire les frais, elle qui a tout simplement vu le premier tour de ses élections présidentielles annulé, ou encore en Géorgie où les manifestations se poursuivent depuis le 26 octobre.
En parallèle de ces bouleversements, les conflits armés se sont intensifiés, particulièrement au Moyen-Orient où ils se sont étendus à l’ensemble de la région - sans oublier le triste anniversaire des 10 ans de la guerre en Ukraine, et des deux ans de l’invasion à grande échelle du pays par la Russie.
On peut cependant, et il le faut, également se tourner vers les bonnes nouvelles. Aussi, nous nous réjouissons de la réélection de la pro-européenne Maïa Sandu à la tête de la Moldavie, du renforcement de la cohésion entre les pays nordiques et baltes, ainsi que de la capacité des parlementaires allemands, pourtant en pleine campagne électorale, à se mettre d’accord sur une grande stabilisation des règles encadrant leur tribunal constitutionnel, afin d’en garantir la pérennité en cas de montée en puissance des extrêmes politiques.
2025 : stabilisations, ou répercussions ?
Ces derniers mois, nous avons constaté – parfois à nos dépens – que la très fameuse boule de cristal semblait plus fiable que les prévisions des analystes politiques. Cependant, et en prenant un peu de hauteur, il est possible sans trop de peine d’identifier quelques dates et enjeux clefs. On vous partage notre inventaire (très) sélectif.
Guess who’s back ? Le 20 janvier prochain, Donald Trump fera un retour fracassant à la Maison Blanche. Celui qui a promis de faire cesser la guerre d’agression Russe en Ukraine au “jour 1” menace au surplus de relancer sa guerre économique contre la Chine, et de se détacher de l’Union européenne si celle-ci ne veut rentrer dans son jeu commercial.
En parlant de l’Ukraine, l’ensemble des parties prenantes semble aligné pour faire débuter des négociations de paix durant les 12 prochains mois. Mais dans quelles conditions ? Si Zelensky semble réaliste sur ses capacités à récupérer l’ensemble de son territoire, il n’en reste pas moins déterminé à faire le moins de concessions possibles aux Russes. Les prochains mois de la guerre seront donc d’une importance capitale, l’objectif étant pour chaque belligérant d’affaiblir son ennemi au maximum, afin de perdre le moins possible pendant les négociations. Poutine, de son côté, utiliserait des armes chimiques afin de maximiser son avancement, alors que Zelensky se rend ces jours à Bruxelles afin d’obtenir de nouveaux financements et armements.
Au Moyen-Orient, la situation est susceptible d’évoluer très rapidement - ainsi que nous l’a prouvé la vive chute du dictateur syrien Bachar Al-Assad, ou au contraire de s’enliser, à coup de discussions de cessez-le-feu plus ou moins respectées. Les pouvoirs politiques européens tentent de s’imposer comme des forces de négociations et d’accompagnement des pouvoirs locaux, surtout en Syrie, mais sont fragilisées par leurs propres désagréments institutionnels internes.
Enfin, en France, la question est celle de la date des prochaines échéances électorales. Si, en théorie, nous ne sommes pas appelés aux urnes avant les élections municipales de mars 2026, nous ne pouvons ignorer la possibilité de nouvelles élections législatives dès l’été 2025 - voire de présidentielles anticipées. L’année 2025 est, dans tous les cas, susceptible d’être une année charnière, en raison du risque de crises sociales augmenté par une diminution prévisible du pouvoir d’achat dès janvier en raison de l’absence de budget voté, combinée à une hausse toujours croissante de la désinformation - il y a quelques jours encore une campagne d’achat d’influenceurs européens et français téléguidée par Moscou était révélée.
Et chez les Voies ?
Nous partons vers 2025 avec des membres et un bureau engagés, et toujours au plus près des préoccupations des citoyens français. Nous dévoilerons prochainement notre rapport d’activité détaillé ainsi que nos priorités pour l’année à venir. Une chose est certaine : notre motivation est toujours croissante !
Il est de plus maintenant possible d’adhérer à notre association en suivant ce lien. Nous espérons que vous serez nombreux à nous rejoindre, pour participer à nos travaux de réflexion ou tout simplement pour nous permettre de continuer à grandir.
Dans tous les cas, votre newsletter vous souhaite de belles fêtes de fin d’année, et nous nous réjouissons de vous retrouver en janvier !